Et plus encore
Patrick Ness
Gallimard
Un garçon se noie dans l'océan, désespéré et seul. Il meurt. Puis il se réveille, endolori, mais vivant. Comment est-ce possible ? Quel est cet endroit étrange, complètement désert, dans lequel il se trouve ? Se pourrait-il que ce ne soit pas la fin ? Seth cherche à comprendre ce qui lui arrive, démêlant le réel de l'iréel, pour trouver un sens à sa vie.
Repéré alors que je me promenais dans les stands du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, j'ai failli m'étouffer sur place de voir un nouveau Patrick Ness, auteur de Quelques minutes après minuit, et surtout de la géniale trilogie du Chaos en marche (si vous ne les avez pas lus, ils sont tous en poche !). Avec autant d'attentes, je reprends la formule de Mylène, qui se dit déçue d'être déçue...
On a pourtant une première partie extrêmement prenante, au cours de laquelle le lecteur ne connaît pas le contexte, découvre l'environnement en même temps que Seth comme pour Todd dans La voix du couteau, échafaude des hypothèses, tente de glaner des indices. Malheureusement, la suite fait irrémédiablement penser à un film très connu (surlignez sur vous êtes curieux, attention ça vous révèle le noeud de l'intrigue : c'est pile poil le scénario de Matrix), sans amener d'éléments particulièrement novateurs. Pensant qu'il y aurait peut-être un astucieux renversement de situation, j'ai continué ma lecture ; hélas, la piste très prometteuse que prend l'auteur lorsque Seth se demande si ce n'est pas lui qui est responsable de l'univers qui l'entoure et des événements qui se succèdent est abandonné à la fin, validant le choix de Deus ex machina qui confinent au ridicule. C'est dommage, car ça aurait pu amener un second degré de lecture sur le pouvoir créateur de la pensée et de l'écriture.