La septième vague
Daniel Glattauer
Grasset
Suite de Quand souffle le vent du Nord
Présentation de l'éditeur : Leo, de retour des Etats-Unis, la correspondance entre Emmi et lui reprend, d’abord timide après de longs mois de silence, puis tout s’enchaîne. Mais voici qu’Emmi souhaite en finir pour de bon et mettre un terme à cette relation épistolaire. Pour cela, elle veut rencontrer Leo, une fois au moins…
Chère Emmi, il faut que je t'avoue quelque chose, tu es la seule femme à qui j'écris, à qui j'écris comme cela, comme je suis, comme j'en ai envie. Tu es mon journal, mais tu ne te tiens pas tranquille comme un journal. Tu n'as pas cette patience. Tu te mêles de tout, tu ripostes, tu me contredis, tu me troubles. Tu es un journal avec un visage, un corps et une stature.
Chère Emmi, cher Léo,
il y a quelques mois, j'avais découvert avec plaisir vos premiers échanges de mails, vos traits d'esprit, vos remarques acerbes, et l'évolution de votre non-relation. La fin de votre histoire, qui avait fait hurler nombre de lectrices, m'avait donné une impression de totale cohérence. Cela me plaisait, de rester dans le doute, dans la liberté d'imaginer, bref, d'éviter en quelque sorte le mot FIN. Mais j'ai eu de vos nouvelles par quelques connaissances en commun, et j'ai hésité à reprendre contact avec vous. C'est vrai, j'avais envie de rester sur mon "illusion de la perfection", je ne voulais pas voir tourner votre histoire, notre histoire, en une bluette sentimentale sirupeuse. Figurez-vous, oserais-je vous l'avouer ? J'ai si honte : j'ai demandé l'issue de tout ceci à Cécile, pour me convaincre de renoncer à replonger dans le passé, à rouvrir une page sur laquelle j'avais déjà tiré un trait. J'étais bien décidée à vous laisser dans mon placard des sentiments, enfermés à double tour.
Il faut croire malgré tout que 1. je suis faible et 2. j'y avais pris goût malgré moi... Je vous ai donc retrouvé, toujours plus perdus, toujours plus déterminés, j'ai assisté, impuissante, à vos erreurs, à vos magnifiques déclarations, à votre septième vague... Alors la fin, on s'en fiche un peu, finalement, tout ce qui compte, c'est de partager du temps avec les gens qu'on aime...
Je vous souhaite, Emmi et Leo, de si, si, si... belles choses.
Radicale.