Alcatraz, tome 1 : contre les infâmes bibliothécaires
Brandon Sanderson
Mango
Je m'appelle Alcatraz. J'ai treize ans, je suis orphelin et je ne suis pas un gentil. Laissez-moi vous dire une bonne chose : si un vieux bonhomme à la santé mentale douteuse débarque chez vous sous prétexte qu'il est votre grand-père et que vous devez l'accompagner dans une espèce de quête mystique... refusez sans hésiter. Je fus obligé d'enfreindre cette règle ; c'était un cas de force majeure. Mais croyez-moi, c'est à ce moment-là que mon destin bascula, direction sacrifices, dinosaures, magie noire et infâmes bibliothécaires.
Vous ne le savez sûrement pas encore, mais le monde est divisé en deux parties : les Royaumes Libres d'un côté, qui manie la magie au quotidien, et la Biblie, ou Chutland, de l'autre, le monde "civilisé" tel que nous le connaissons, régi par les infâmes bibliothécaires, qui nous cachent la vérité.
Vous vous souvenez peut-être que j'avais eu un premier rendez-vous manqué avec Brandon Sanderson pour ma lecture du premier tome d'Elantris, que j'avais trouvé beaucoup trop classique ; j'ai bien fait de retenter, parce la série Alcatraz est complètement originale, déjantée, inventive, barrée, et explose tous les codes du genre. J'adore ! Enfin un roman qui sort du lot, plein d'action (à base de dinosaures, magie et tentatives de meurtres) et d'humour (à base de dinosaures britanniques, de pouvoirs magiques plus ou moins impressionnants comme "arriver en retard" et autres sacrifices démoniaques sur des autels d'encyclopédies périmées).
L'histoire m'a beaucoup fait rire, mais ce n'est rien à côté du style de l'auteur, très ingénieux, qui s'adresse à la fois aux lecteurs des Royaumes libres et du Chutland en expliquant les coutumes des deux mondes, mais surtout qui décortique sa propre façon d'écrire, crée de faux suspenses et part dans des digressions interminables pour mieux faire trépigner le lecteur. C'est loufoque, jouissif, explosif, dynamique, terriblement réussi !
"Peut-être pensez-vous que mes habituels sarcasmes cachent une faille intérieure. Peut-être avez-vous décidé que je n'étais pas cruel, simplement désorienté. Peut-être estimez-vous que, en dépit de mon indifférence feinte, je n'aimais pas casser ce qui me tombait sous la main.
Eh bien, votre jugement ne vaut pas un clou. Si vous me permettez ce conseil, évitez de tirer des conclusions si je ne vous y invite pas explicitement. C'est une très mauvais habitude qui énerve les écrivains."
Trois tomes sont déjà parus : Alcatraz contre les ossements du Scribe, tome 2 et Alcatraz contre les traîtres de Nalhalla, tome 3. Et, au fait : évitez de vous faire repérer par les bibliothécaires si vous l'empruntez...