Jenna Fox, pour toujours
Mary E. Pearson
Les Grandes Personnes
Présentation de l'éditeur : Après un an dans le coma, Jenna, amnésique, tente de réapprendre à être celle qu’elle a toujours été. Pourtant, très vite, la jeune fille comprend qu’elle est bien plus que les vidéos qu’on lui fait regarder, les faits qu’on lui fait avaler. Et avec les souvenirs viennent les questions, qui restent sans réponse…
J'étais quelqu'un, avant.
Quelqu'un qui s'appelait Jenna Fox.
C'est ce qu'on me dit. Mais je suis plus qu'un simple nom. Plus que ce
qu'on me dit. Plus que les faits et les statistiques qu'on me fait
avaler. Plus que les vidéos qu'on me fait regarder.
Plus. Mais je ne sais pas quoi exactement.
Comment réagiraient vos parents si vous étiez en danger de mort ?
Jusqu'où iriez-vous pour sauver vos enfants ?
Franchiriez-vous les limites ?
Jenna Fox
est un roman difficile à décrire sans en révéler trop. En effet, le
lecteur accompagne Jenna à partir du moment où elle sort du coma, alors
que la jeune fille ne se souvient de rien. Elle va recouvrer la mémoire
petit à petit, et on découvre la vérité en même temps qu'elle. Sans
entrer dans les détails pour ne pas gâcher cette progression, sachez
simplement que beaucoup de questions vont être soulevées, et de façon
intelligente. Il sera question d'écologie (OGM et sauvegardes des
espèces), de santé (antibiotiques et résistance des bactéries) et des
conséquences sur l'avenir ; mais il y a également une réflexion sociale
et morale, qui à mon sens fait tout l'intérêt du roman car elle permet
de passer de la théorie à l'application pratique, en envisageant
concrètement des situations qui posent des problèmes éthiques (le sujet
de l'euthanasie est sous-jacent, mais ne représente qu'une partie du
questionnement). Bref, c'est un bon roman, efficace, qui est plus
troublant que ce qu'il parait car il fait ressortir des émotions très
viscérales.
J'avoue avoir été
surprise par la fin, qui ne me semblait pas complètement cohérente avec
le début où j'avais cru déceler une thèse plutôt négative à l'encontre
de la vraie nature de Jenna (notamment avec la description de cette
espèce d'enfer de néant que subit Jenna pendant son coma) ; mais en en
discutant avec Clarabel (merci pour ton avis !), je pense finalement que
ma propre opinion avait largement empiété sur les idées défendues par
l'auteure, qui reste relativement neutre. Il s'agit plus de questionner
nos limites que de véritablement trancher dans un sens ou dans l'autre.
Une
dernière remarque sur la mise en page, qui aurait mérité une marge plus
importante au niveau de la pliure : j'ai été obligée de casser le dos du
livre pour lire les fins ou débuts de lignes, c'est dommage !