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Les carnets de Radicale
16 avril 2010

La face cachée de Margo

margo

John Green
Gallimard

" J'ai eu envie de lui dire que le plaisir ne résidait pas dans les préparatifs ni dans le fait de faire ou de partir, le plaisir était de constater que nos cordes se croisaient, se séparaient et se retrouvaient, mais j'ai trouvé ça trop ringard et, de toute façon, elle se levait."

Depuis qu'ils sont enfants, Quentin est amoureux de sa voisine Margo. Ils ont pris des chemins différents au moment de l'adolescence, mais Quentin continue à voir en elle la fille parfaite, désirable et inaccessible. Cette nuit là, quand Margo débarque chez lui pour lui demander son aide, il n'hésite pas une seconde à suivre son plan.

J'avais lu et adoré Qui es-tu Alaska ? du même auteur, et même si j'avais très envie de lire ce titre, j'appréhendais un peu parce que l'intrigue avait l'air très similaire à Alaska justement. Un narrateur lycéen, amoureux d'une fille envoutante qui disparait. Effectivement, j'ai retrouvé certains éléments communs aux deux livres : le caractère des narrateurs, les personnages de Margo et d'Alaska, tout aussi lumineuses et insaisissables, les amis drôles et parfois un peu casse-pieds, les 400 coups perpétrés au beau milieu de la nuit... Par contre, la construction des récits diffèrent : Margo disparait au début du roman, et du coup l'intrigue est essentiellement centrée sur l'enquête menée par Quentin.
On trouve également de grosses similitudes avec La disparition d'Anastasia Cayne, de Gregory Galloway.
J'ai du mal à définir mon ressenti dans la mesure où mon jugement est faussé par ma lecture de Qui es-tu Alaska ? Pour résumer : si j'avais lu La face cachée de Margo en premier, j'aurais trouvé que c'était un très chouette roman, avec quelques longueurs et quelques maladresses stylistiques et de ponctuation (dues peut-être à la traduction ?), mais avec de très beaux passages plus profonds et plus poétiques. Mais voilà, je l'ai lu en second ! Et du coup, je le trouve superflu par rapport à Qui es-tu Alaska ?, qui à mon avis avait déjà brillamment fait le tour de toutes les questions abordées.
Margo n'est pas Alaska... !
Un bon moment de lecture malgré tout, avec quelques belles citations en prime.

" Voilà ce qui est laid dans cette ville, a-t-elle dit. D'ici, on ne voit pas la rouille ni la peinture écaillée ni je ne sais quoi, en revanche on peut dire avec certitude ce qu'elle est. Voir à quel point elle est factice, même pas assez solide pour être en plastique. C'est une ville de papier. Mais regarde là, Q. Regarde toutes ces impasses, ces rues qui tournent sur elles-mêmes, toutes ces maisons construites pour ne pas durer. Tous ces gens de papier vivant dans leur maison de papier, brulant l'avenir pour avoir chaud. Tous ces gosses de papier buvant la bière qu'un clochard est allé acheter pour eux à l'épicerie en papier du coin. Tous atteints de possessite aigüe. Toute chose aussi fine que du papier, aussi fragile que du papier. Et les gens, idem."

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Commentaires
R
Anne Sophie, c'était un peu l'idée générale, oui ;)
A
je commencerai donc pas qui es-tu alaska !
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