Sans parler du chien
Connie Willis
J'ai Lu
Résumé de l'éditeur : Au XXIe siècle, le professeur Dunworthy dirige une équipe d'historiens qui utilisent des transmetteurs temporels pour voyager dans le temps. Ned Henry, l'un deux, effectue ainsi d'incessantes navettes vers le passé pour récolter un maximum d'informations sur la cathédrale de Coventry, détruite par un raid aérien nazi. Or c'est à ce même Henry, épuisé par ses voyages et passablement déphasé, que Dunworthy confie la tâche de corriger un paradoxe temporel provoqué par une de ses collègues, qui a sauvé un chat de la noyade en 1888 et l'a ramené par inadvertance avec elle dans le futur. Or l'incongruité de la rencontre de ce matou voyageur avec un chien victorien pourrait bien remettre en cause... la survie de l'humanité !
J'avais pris et reposé ce titre plusieurs fois, car au premier abord, il m'avait l'air un peu obscur, notamment avec les nombreux sous-titres de chaque chapitre, et son entrée in medias res. En réalité, on est happé par l'histoire et son humour subtil dès le premier chapitre ! J'ai adoré le narrateur déphasé, perdu dans les suppositions et les craintes de bouleverser le cours du temps. Le roman est une parfaite illustration du concept des paradoxes temporels, et recèle en même temps une idée que j'ai rarement vue ailleurs, à savoir que le continuum-temps se régule tout seul comme un grand. On trouve aussi de nombreux clins d'oeil littéraires (notamment à Trois hommes dans un bateau ou Alice au pays des merveilles), et si ce n'est définitivement pas un roman steampunk, la majorité de l'intrigue se déroule à l'époque victorienne. Enfin, ce qui est passionnant, c'est que Sans parler du chien est bourré d'anecdotes historiques ultra intéressantes, démontrant que le déroulement de l'Histoire tient à peu de choses (du bric à brac dans une brocante, un orage ou une crise hémorroïdaire !), avec des réflexions uchroniques à chaque bataille ou événement décisif (qu'est-ce qui se serait passé si...) ; mais pourquoi on n'apprend pas l'histoire comme ça, à l'école ?