La route
Cormac McCarthy
Editions de l'Olivier
Dans un monde post-apocalyptique désert, un homme et son fils marchent pour tenter de survivre. Ils descendent vers le sud pour échapper à l'arrivée de l'hiver, dorment dehors, tentent de trouver de quoi se nourrir dans les maisons vidées depuis des années, et se cachent pour éviter les quelques autres survivants, prêts à attaquer n'importe qui...
J'ai été rebutée par les premières pages : le style est très particulier, avec des phrases très courtes, descriptives, parfois sans verbe conjugué. Mais rapidement, on oublie cette particularité, qui crée en fait une ambiance pesante, lourde, glauque, immobile, qui sied parfaitement au récit. La mort et le désespoir sont présents à chaque paragraphe, et pourtant la relation franche mais pleine de tendresse du père et de son fils rend le livre vivant. Même si on a peu de détails sur la catastrophe qui a eu lieu et les horreurs qui l'ont suivi, certaines scènes sont très dures, justement parce que l'auteur n'a pas cherché à en rajouter. On reste focalisé sur les personnages principaux, et comme eux on ne fait que croiser des atrocités qu'on devine, qu'on entrevoit. Malgré la chape de désespoir qui pèse sur le récit, certains passages sont très poétiques, sur la conscience d'être insignifiant, sur la conscience de la terre qui retourne au néant. Une vraie réussite pour un roman qui sort de l'ordinaire.
Et accessoirement, on profite de tout ce qu'on a autour de nous en refermant le livre...
Ce roman a reçu le prix Pullitzer en 2007.
Un film a été adapté du roman.