Adam et Thomas
Aharon Appelfeld
École des Loisirs
Résumé de l'éditeur : Quand la mère d'Adam le conduit dans la forêt, elle promet de venir le chercher le soir même. «Aie confiance, tu connais la forêt et tout ce qu'elle contient», lui dit-elle. Mais comment avoir confiance alors que la guerre se déchaîne, que les rafles se succèdent dans le ghetto et que les enfants juifs sont pourchassés ? La journée passe. Adam retrouve Thomas, un garçon de sa classe que sa mère est également venue cacher là. Les deux gamins sont différents et complémentaires : Adam sait grimper aux arbres et se repère dans la forêt comme s'il y était né. Thomas est réfléchi et craintif. À la nuit tombée, les mères ne sont pas revenues. Les enfants s'organisent et construisent un nid dans un arbre. Ils ignorent encore qu'ils passeront de longs mois ainsi, affrontant la faim, la pluie, la neige et le vent, sans oublier les questions essentielles : qu'est-ce que le courage ? Comment parlent les animaux ? D'où vient la haine ? A quoi sert l'amour ?
Petite information bibliographique, inhabituelle sur ce blog mais très utile ici pour comprendre le lien entre l'auteur et ses personnages : Aharon Appelfeldest né de parents juifs assimilés germanophones, parlant aussi le ruthène, le français et le roumain. Sa mère est tuée en 1940 alors que le régime roumain commence sa politique meurtrière envers les Juifs. Il connait le ghetto puis la séparation d'avec son père et la déportation dans un camp à la frontière ukrainienne en Transnistrie, en 1941. Il parvient à s'évader à l'automne 1942. Il se cache dans les forêts d'Ukraine pendant plusieurs mois au milieu de marginaux de toutes sortes. Il trouve refuge pour l'hiver chez des paysans qui lui donnent un abri et de la nourriture contre du travail mais il est obligé de cacher ses origines juives.
Malgré l'unanimité des avis sur les blogs, je n'ai pas complètement adhéré au ton choisi pour le roman ; les dialogues notamment ne m'ont pas semblé sonner justes, souvent trop naïfs ou au contraire trop sages dans la bouche d'enfants de 9 ans. Par ailleurs, j'ai ressenti un décalage par rapport au contexte de guerre et d'abandon de leurs parents ; je n'ai pas réellement senti la peur, le doute, le froid, la faim, il a y beaucoup de coincidences pas toujours crédibles qui rendent la vie assez facile aux deux enfants, et j'ai eu l'impression de lire une version édulcorée de l'expérience de survie qu'a vécu l'auteur dans son enfance. Effectivement, et c'est ce qui a plu a beaucoup de lecteurs, ce texte se rapproche plus du conte onirique et métaphorique que du témoignage réaliste ; malgré tout, le contexte de guerre et de morts reste à mon sens trop prégnant dans le roman pour que les deux puissent s'imbriquer.
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