Rien

Janne Teller
Panama

Un matin, Pierre Anthon, élève de 4ème, décrète que rien n'a de sens, et s'installe dans un prunier. Perturbés, les élèves de sa classe vont essayer de lui prouver que la vie a un sens, en élevant un "Mont de la Signification" constitué d'objets ou de symboles qui leur sont chers. Mais bientôt leur initiative devient de plus en plus morbide, avec une surenchère de "signification" jusqu'à dépasser les limites...

Dévastateur ! Une claque ! Des idées d'une violence parfois très dure, pas forcément là où on l'attend : raconté au début sur un ton très badin, l'escalade de la vengeance entre les élèves coupe le souffle. On est scotché par le côté malsain de cette classe de 4ème, qui cherche plus à donner une leçon à leur camarade qui les "dérange" qu'à s'interroger sur leurs actes. Les interventions de Pierre Anton sonnent comme la voix de la raison dans cette ambiance de frénésie de folie (le point de vue sur l'art, la signification et l'argent à la fin est particulièrement intéressant). Et la fin est magistrale, très bien amenée par la violence qui monte crescendo, insidieusement.

Comments

[Radicale]

Je viens d'aller voir la fiche du film, pas vu et à vue de nez trop dur pour moi (mon seuil de tolérance en films est très bas !), il doit effectivement y avoir une partie similaire sur la notion de surenchère, par contre la réflexion philosophique sur le sens de la vie est vraiment au centre du roman, du coup je pense que c'est un peu différent au final...

[Mo']

Je pense que j'aurais la même difficulté avec ce roman qu'avec "Jolies Ténèbres". Je pense même ne pas pouvoir le finir (c'est ce que je te disais dans une autre conversation : sur certains sujets, je préfère le support BD au support roman car on est "contenus" visuellement).
Je ne sais pas pourquoi, mais les éléments que tu présentes concernant "Rien" me font penser à un film américain "The Experiment" avec Forest Whitaker (des adultes se sont portés volontaires pour une expérience comportementaliste qui se déroule en milieu carcéral). Je ne sais pas si tu connais ?