simple

 

Marie-Aude Murail

École des Loisirs (Médium)

        Résumé de l'éditeur : Simple dit «oh, oh, vilain mot» quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit «j'aime personne, ici» quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple. Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie, à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

        Certains me trouveront sûrement dure, mais j'ai été extrêmement déçue par la lecture de ce roman, devenu un incontournable des CDI. Déjà, il est répété en long et en large dans le livre que Simple a le niveau d'autonomie d'un enfant de 3 ans ; malgré ça, ça ne semble choquer personne de le laisser seul durant de longues périodes lorsque son frère Kléber doit aller en cours. Ensuite, certes, les personnages qui doivent être attachants le sont, mais il y a un choix narratif qui empêche de nuancer les personnages qui sont voués à devenir antipathiques au lecteur. Autant on va pouvoir plonger dans les pensées et interrogations de Kléber par exemple, autant le père, Emmanuel et Béatrice nous seront systématiquement montrés d'un point de vue externe qui ne leur laisse aucune chance, sans juger utile de situer le contexte, leurs motivations, leurs éventuels doutes. Ce manque d'honnêteté stylistique et d'impartialité m'a dérangée, car du coup les méchants en deviennent caricaturaux ; j'aurais aimé pour ces personnages un point de vue moins... simple !