commentrater

Anne Percin
Rouergue

          A 17 ans, pour éviter des vacances de randonnée en Corse avec ses parents, Maxime choisit de passer ses vacances avec sa grand-mère, pensant rester tranquillement devant son ordinateur. Mais lorsque celle-ci est victime d'une crise cardiaque, il se retrouve seul durant l'hospitalisation...


          Difficile de ne pas penser à Gaspard Corbin (le personnage principal de Et si par hasard c'était l'amour et L'amour frappe toujours deux fois) en découvrant la verve dynamique et moqueuse de Maxime, narrateur de Comment (bien) rater ses vacances. D'autres passages du roman m'ont quant à eux évoqué la sensibilité de Martin Page, puisque Maxime s'inquiète pour sa famille, ses amis et sa vie affective.
          Et pourtant, malgré ces deux excellentes références, je suis restée un peu sur ma faim. D'abord parce que le mordant de Maxime, contrairement à celui de Gaspard, ne fait pas mouche à chaque réplique. Si j'ai effectivement bien ri aux fausses lettres que Maxime écrit à ses parents,

Chers parents, Mon stage de survie en milieu hostile se passe bien, merci. J'espère que vous êtes pas trop morts, rapport aux frais de rapatriement qui doivent coûter bonbon, depuis la Corse.

Sinon, moi ça va, j'ai mangé Hector mais pas tout d'un coup, j'en ai congelé un bout pour le mois prochain. Heureusement que j'ai l'eau-de-vie de Mamie, ça m'aide pour tenir. Si jamais vous ne reveniez pas, ce serait sympa de m'envoyer un mandat parce que la prostitution masculine, ça marche pas trop dans le quartier. Bon, ben je vous laisse, c'est l'heure de ma piqûre d'héroïne. Gros bisous, votre fils bien-aimé, Maxime

d'autres réparties m'ont laissé une impression de déjà-vu (lorsque, à la remarque "Encore devant l'ordinateur", Maxime rétorque "J'ai essayé derrière, mais on voit moins bien" par exemple ; drôle, mais pas spécialement original). J'ai également été gênée par le mélange entre l'humour et la situation plus mélodramatique lorsque la grand-mère de Maxime est à l'hôpital : le ton hésite entre sérieux, potache, grave à nouveau, et mon cerveau a eu du mal à jongler entre les deux aspects de l'histoire, qui ne se mariaient pas forcément sans heurt. Bref, j'ai apprécié ce roman, mais il m'a manqué un petit grain de folie créatif pour avoir vraiment le déclic.