Rabbits, part II : La revanche des lapins / Le problème avec les lapins
Ça fait un bout de temps que je n'ai pas présenté d'albums, et ça fait également un moment que j'avais promis de continuer ma présentation thématique sur les lapins, commencée avec le roman Les lapins n'existent pas.... n'est-ce pas ?
Joignons donc l'agréable à l'agréable (c'est pas ça l'expression ?), avec ces deux coups de cœur !
J'ai découvert La revanche des lapins il y a quelques années : cet album sans texte met en scène un vendeur ambulant de glaces, au volant de sa camionnette. Sur la première page, un lapin, peut-être percuté par le véhicule, git sur le bas-côté. Alors que le conducteur roule dans la nuit sur la route déserte, des lapins surgissent, de plus en plus nombreux, rendant l'ambiance très inquiétante, jusqu'à l'oppression. Puis, d'un bond, tous les lapins se jettent sur la camionnette et...
Tout est génial dans cet album : les dessins, l'humour, et surtout la recherche dans la mise en page, qui est pensée comme des mouvements de caméras (plans de plus en plus serrés sur les lapins pour faire monter la tension, jusqu'à donner l'illusion qu'ils vont sauter sur le lecteur, très fortes références à la construction d'un film d'horreur sur la progression de l'histoire). J'ai très rarement retrouvé cette cohésion et cette originalité dans d'autres albums ; c'est tellement réussi qu'on entendrait presque la musique angoissante en fond sonore !
Le problème avec les lapins est un autre de mes albums fétiches. Déjà, le concept est assez percutant : Emily Gravett est partie d'un vrai problème mathématique résolu au 13ème siècle par Fibonacci (Les carnets de Radicale, le blog avec de vrais morceaux de culture à l'intérieur) pour l'adapter en un album complètement délirant. On commence donc par un lapin, qui se sent un peu seul ; si on lui ajoute de la compagnie, c'est mieux. Oui, mais le problème avec les lapins... c'est qu'ils se reproduisent, et vite ! (comme des lapins, finalement.) Le livre se présente sous la forme d'un calendrier, avec de plus en plus de lapins qui envahissent les pages au fil des mois, le tout bourré de détails absolument désopilants. Malheureusement je n'ai pas trouvé d'autre image du sublime pop-up final duquel tous les lapins sautent hors de l'album, mais vous pouvez l'admirer en plus grand sur le blog de l'accro des livres.
Alors, le dernier mois, combien de lapins ? Vous avez 30 minutes. Et si vous êtes sages, un jour, je vous présenterais d'autres albums d'Emily Gravett.